
=> 3ème partie à lire ici <=
L'épisode du train ne m'avait pas rassuré. Le ministère ne s'était pas gêné pour permettre aux Détraqueurs de s'infiltrer jusque dans le Poudlard Express. Je ne serais à l'abri nulle part. Évidemment, ayant été le premier prisonnier à réussir à s'évader d'Azkaban, j'étais devenu l'ennemi public numéro 1 en quelques jours, et le sorcier le plus recherché de Grande-Bretagne depuis de nombreuses années. Sans compter que tout le monde de la magie était aux aguets pour me traquer, croyant que je ferais tout pour retrouver mon « maître » disparu, ou celui qui l'avait fait disparaître douze ans auparavant. Autrement dit mon filleul.
J'avais été obligé de poursuivre ma route vers Poudlard à pied (enfin, à pattes). Le brouillard était de plus en plus présent en Écosse. Il n'était cependant plus que de cause naturelle... Le ministère, aveuglé par sa soif de remettre la main sur son prisonnier évadé, par tous les moyens nécessaires afin de ménager sa population, faisait tout pour favoriser l'augmentation du nombre déjà conséquent de Détraqueurs. Ces créatures démoniaques semblaient croître de jours en jours, à tel point qu'on pouvait se demander ce qu'il adviendrait si par malheur le ministère en perdait un jour le contrôle. Espérant que ce jour n'arriverait jamais, je faisais tout de mon côté pour les éviter, chassant de mon esprit l'idée-même de leur redoutable baiser qu'ils pourraient m'infliger si jamais ils me retrouvaient. Heureusement, me disais-je pour relativiser, c'est bien parce que je m'étais métamorphosé que les Détraqueurs n'avaient pu déceler ma présence lors de mon évasion. Il en serait de même tant que je ne redeviendrais pas un humain. Tant que je ne redeviendrais pas Sirius. Pour l'instant, Patmol devrait se suffire à lui-même.
Cependant, il vint un moment où les puces (revenant de jours en jours, toujours plus nombreuses faute d'hygiène et du fait de mon voyage) me contraignirent à me transformer, du moins momentanément. Un jour, alors que je gagnai un village, j'eus la mégarde de me métamorphoser plus longtemps que prévu, appréciant de retrouver mon corps humain, débarrassé des puces mais surtout enfin libéré des affreuses pensées qu'infligeaient les Détraqueurs à mon esprit à Azkaban. Aussi, afin d'éviter de me nourrir à nouveau dans une écuelle, j'essayai de récupérer le reste d'un plat chaud laissé à l'abandon par un client moldu dans une auberge du village. Alors que je m'asseyais à l'arrière du restaurant après m'être retransformé afin d'apprécier comme il se doit les bienfaits du goût procuré par ces restes de plat chaud sur mes papilles humaines retrouvées (sensation qui aurait pu faire fuir n'importe quel Détraqueur si j'avais eu seulement ma baguette), une femme m'aperçut alors qu'elle faisait le tour de l'auberge.
- Eh, mais je vous connais ! s'écria-t-elle. Vous êtes le prisonnier évadé qu'ils nous montrent depuis des jours aux informations !
Sans crier gare, la femme, sans doute effrayée par mon aspect miteux, mon uniforme en lambeaux, mes cheveux longs et sales et mes traits tirés assombris par l'obscurité, fit demi-tour et se précipita à l'intérieur du restaurant, allant alerter les autres Moldus.
Jetant l'assiette devant moi, je pris mes jambes à mon cou, me métamorphosai en un clin d'½il et m'évaporai dans le brouillard des Highlands.
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