À présent que Les Crimes de Grindelwald sont sortis (je reviendrai sans doute dessus un peu plus tard, le temps de le revoir et d'assimiler ses informations), j'ai eu envie de vous concocter cet article revenant sur les introductions de la saga HP. Aussi cultes soient-elles pour tout fan ayant frissonné aux premières notes du thème d'Hedwige et de l'apparition des logos de la Warner et du titre du film, elles ont bien témoigné de l'évolution de la saga, de la magie lumineuse à la magie noire, de la lumière à l'obscurité au fur et à mesure que la saga gagnait en maturité. La sortie des Animaux Fantastiques 2 (ayant conservé les premières notes du thème d'Hedwige pour débuter, comme la tradition l'exige) est ainsi l'occasion de revenir sur ces intros qui nous ont marqué, plus ou moins longues selon si une scène était incorporée ou non entre le logo de la Warner et le titre du film...
Harry Potter à l'école des sorciers : l'intro mythique
Première intro de la saga, la scène d'ouverture d'HP1 est l'exemple parfait pour bien introduire comme il se doit une saga aussi mythique que celle d'HP ! On débute sur le logo de la Warner classique, pas encore intégré au film mais déjà accompagné du thème principal de la saga signé John Williams. Puis le panneau Privet Drive apparaît avec son hibou, plantant déjà le décor nocturne et sombre de la saga. Premier personnage à apparaître, Dumbledore s'avance dans la rue déserte et sort son Déluminateur. La musique se joue de sa magie lorsque les lampadaires qu'il vise avec son briquet s'éteignent les uns après les autres. Puis un chat miaule non loin de lui. Le mage à barbe se tourne vers lui et lui parle. C'est un professeur qui s'appelle McGonagall. La musique accompagne à nouveau la transformation de l'ombre du chat en une dame au chapeau pointu. Les deux sorcière et sorcier discutent alors dans la rue d'événements inconnus. Un dénommé Hagrid à qui Dumbledore confierait sa vie doit amener un enfant. Un bruit de moteur se fait alors entendre tandis qu'un engin volant les illumine et arrive sur eux. Une moto atterrit devant eux, occupée par un demi-géant. Aussi impressionnant soit-il, il a l'air amical. Il dépose un bébé emmitouflé d'une grosse couverture dans les bras de Dumbledore. Lui et McGonagall se rapprochent d'une maison de la rue pavillonnaire, suivis de près par Hagrid. McGonagall dit que le garçon va devenir célèbre, Dumbledore lui répond qu'il doit être tenu à l'écart de tout ça jusqu'à ce qu'il soit près. Hagrid renifle, une larme à l'½il. Tout le monde a l'air triste, tandis que Dumbledore dépose l'enfant sur le seuil de la porte ainsi qu'une lettre destinée à M. et Mme Dursley. Puis il le regarde et lui souhaite bonne chance en l'appelant par son nom : Harry Potter. On découvre alors le visage du bébé, une cicatrice en forme d'éclair sur le front. La cicatrice s'illumine et la musique nous emporte tandis que le titre du film apparaît dans un ciel ténébreux. Le fondu nous fait finalement retrouver Harry dix ans plus tard dans son placard sous l'escalier. Son histoire peut commencer.
Harry Potter et la Chambre des Secrets : l'intro envoûtante
Beaucoup plus expéditive, l'intro d'HP2 dévoile pour la première fois un logo de la Warner dans les nuages du film. Des nuages pour l'instant très calmes, alors que le thème d'Hedwige claironne lentement, comme suspendu dans les airs, avant de s'accélérer tandis qu'on passe au travers de la Warner pour enchaîner direct sur le titre du film, dans une suite de thème musical inquiétante et envoûtante à la fois, annonçant déjà un ton un peu plus impressionnant dans cet opus. La caméra quitte alors le ciel nuageux pour se diriger vers les interminables rangées de rues pavillonnaires de Little Whinging, jusqu'au 4 Privet Drive où on aperçoit Harry par la fenêtre de sa nouvelle chambre, en train de regarder son album photo offert par Hagrid à la fin de l'année précédente. Simple, mais efficace, comme une suite qui ne perd déjà plus son temps à introduire les éléments mais poursuit son histoire comme si on venait de terminer le premier tome.
Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban : l'intro ensorcelante
Bizarrement, l'intro d'HP3 est la seule à reprendre dans son intégralité le thème principal de la saga (Hedwig's Theme, encore lui), bien que légèrement réorchestré pour ses premières notes, donnant au thème un aspect un peu plus "lunaire". En même temps, le thème s'accompagne d'un zoom très lent vers une fenêtre s'illuminant par instants, dévoilant progressivement le logo de la Warner, puis les pavillons de Privet Drive côté jardins dans la nuit calme, laissant juste entendre un chien aboyant. La lumière illuminant la fenêtre à l'étage du 4 Privet Drive n'a bien sûr rien de normale, puisqu'elle émet un bruit telle une vibration. La caméra finit par entrer dans la chambre en traversant la fenêtre (une technique de mise en scène qu'on retrouvera souvent dans le film de Cuaron) et nous fait retrouver Harry sous les draps de son lit. Celui-ci s'exerce au sortilège "Lumos Maxima" à l'aide de son manuel de vacances. Tandis qu'il fait jaillir de la lumière de sa baguette comme s'il lançait un lasso, la caméra finit par être éjectée de la chambre comme la lumière de sa baguette, dévoilant ainsi le titre du film en lettres mouvantes. Puis alors que la lumière s'estompe, la caméra revient dans la chambre, où l'oncle Vernon n'arrête pas de venir jeter un ½il, réveillé par les exercices de son neveu. Une scène bien sûr absente du livre, mais qui donne déjà le ton de ce film marquant le tournant vers l'adolescence... Sacré Cuaron ! Rendre une scène aussi suggestive pour un ado de treize ans, qui on le sait tous, ferait jaillir autre chose que de la lumière s'il n'était qu'un Moldu sans baguette... :P
Harry Potter et la Coupe de Feu : l'intro gothique
Pour la première fois de la saga (et la seule mis à part le dernier film), le logo de la Warner ne s'accompagne pas du thème d'Hedwige au début d'HP4. Patrick Doyle, reprenant la bande originale à la place du regretté John Williams (pas encore mort, mais ayant eu un emploi du temps trop chargé pour continuer de composer pour HP), débute par une musique plus énergique annonçant déjà un film plus épique. Le logo laisse la place à des crânes s'empilant les uns sur les autres, que la caméra accompagne de haut en bas jusqu'à ce qu'un serpent (LA fameuse Nagini) en sorte et ondule dans les hautes herbes de ce qui nous apparaît être un cimetière. Passant entre les tombes, la caméra l'accompagne avant d'arriver à la tombe qui s'avère être celle de la famille Jedusor, surplombée par une statue de la Mort. La caméra fait alors une contre-plongée sur la statue avant de dévoiler le titre du film en lettres d'argent dans le ciel nocturne et nuageux. Un thème d'Hedwige largement remanié se fait enfin entendre, jusqu'à enchaîner sur un plan du manoir de Little Hangleton et de la maison mitoyenne de Frank Bryce, vieux jardinier moldu. Une intro résolument gothique, pour la première fois loin de Privet Drive.
Harry Potter et l'Ordre du Phénix : l'intro inquiétante
Plus la saga avance et plus l'obscurité l'envahit au travers de ses intros. Celle d'HP5 nous fait retrouver un ciel sombre et nuageux. La musique se fait attendre à mesure que le logo de la Warner approche en son centre. On entend comme du Fourchelang (sûrement Nagini), avant qu'un thème d'Hedwige plus du tout merveilleux mais plutôt inquiétant accompagne l'apparition du titre du film, comme pour nous rappeler que la saga ne sera plus du tout pareille (et beaucoup plus mature), à présent que Voldemort est de retour. On aperçoit ensuite comme une boule de cristal dans le ciel (la prophétie faisant l'objet de ce film ?), s'illuminant et se transformant en soleil tandis que le premier plan apparaît sur Little Whinging, puis sur son parc asséché par la chaleur de l'autre côté de la route, dans lequel on retrouve un Harry plus seul que jamais. Une intro un peu déprimante qui donne le ton du film, là aussi.
Harry Potter et le Prince de sang-mêlé : l'intro dramatique
On retrouve un ciel nuageux cette fois gris (à la place du bleu nacré) mais ténébreux tandis qu'un violon se fait entendre. Quelques notes introductives du thème d'Hedwige le temps de passer le logo de la Warner et on enchaîne directement sur un plan revenant à la fin de l'opus précédent. Bellatrix Lestrange nous rappelle qu'elle a tué Sirius Black tandis que le ministre Cornelius Fudge comprend que Voldemort est revenu. Des flashs crépitent tandis qu'on retrouve un Harry convalescent au ministère, venant juste de se relever après avoir été possédé par le Seigneur des Ténèbres. Dumbledore à ses côtés le prend par le bras afin de l'escorter à l'abri des hordes de journalistes. Tout cela accompagné d'une musique dramatique apparentée au thème final Dumbledore's Farewell, avant qu'un fondu n'enchaîne sur le titre du film à nouveau dans son ciel orageux. Ciel qu'on retrouve par la suite au-dessus de Londres avant que les Mangemorts n'assaillent la ville... Un mini-flashback sur la fin de l'opus précédent comme une piqûre de rappel pour les spectateurs qui ne savaient plus où on en était resté après cinq films, et annonçant un film plus dramatique qu'il n'y parait.
Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1ère partie : l'intro désenchantée
Plus longue intro de la saga, celle d'HP7.1 (et donc du dernier volet en deux parties, ce qui explique peut-être cela) n'est cette fois pas trompeuse quant au ton général du film qui nous est présenté. Un logo de la Warner dans un ciel plus sombre que jamais est rongé par la rouille. Succédant à Nicholas Hooper et ses thèmes d'ouverture emprunts de gravité, le Français Alexandre Desplat opte pour un thème d'Hedwige au clavier qui se désagrège en même temps que la Warner au son strident d'un Horcruxe sifflant. Alors que le son s'accentue de manière quasi-insupportable, laissant traîner le suspense jusqu'au premier plan du film, on tombe sur deux yeux, ceux de Bill Nighy alias le ministre Scrimgeour (faisant sa première apparition dans les films), clamant un discours se voulant à la fois ferme et rassurant au ministère de la Magie. Les journalistes prennent quelques flashs et on se retrouve face à un journal sur le lit d'une chambre. Celle d'Hermione, dont on découvre pour la première fois le foyer, chez ses parents moldus. Ces derniers l'invitent à descendre pour le thé. On retrouve alors Privet Drive où des voix familières se font entendre : celles de l'oncle Vernon et Dudley allant remplir une remorque à l'arrière de leur voiture. Puis une troisième scénette au Terrier où Ron regarde au loin, semblant guetter le danger proche. On retrouve Hermione derrière ses parents, qui lève alors sa baguette et lance un sortilège d'Amnésie. Le thème Obliviate d'Alexandre Desplat accompagnant cette intro prend de l'ampleur tandis qu'Hermione se voit disparaître de ses photos de famille. On retrouve finalement les Dursley levant le camp et laissant Harry derrière eux, devant leur maison vide. Puis Hermione quittant sa propre maison en pleurant, un sac à la main. Le thème dramatique enchaîne sur le titre du film dans les ténèbres, avant d'enchaîner sur la silhouette voluptueuse de Rogue tourbillonnant jusqu'au Manoir des Malefoy, accompagné du thème principal du film, désespérant, mais fort.
Harry Potter et les Reliques de la Mort - 2e partie : l'intro crépusculaire
La dernière intro de la saga est sans doute la plus inattendue et surprenante à la fois. Alors qu'on aurait pu s'attendre à une musique épique marquant le début de la fin et annonçant l'affrontement final, Desplat a opté pour un thème que je qualifierais de crépusculaire, presque post-apocalyptique. Il fait suite à la première scène introduite avant le logo de la Warner, qui est en fait la scène finale du film précédent, raccourcie, où Voldemort s'empare de la Baguette de Sureau et déchire le ciel. On retrouve ensuite un ciel gris nuageux, mais étonnamment calme. Une voix féminine entame un chant, comme une lamentation, tandis que la brume laisse progressivement apparaître le château de Poudlard dans le brouillard, entouré de Détraqueurs immobiles. Tout semble mort, suspendu, froid. On découvre alors Rogue de dos pendant que le thème de Lily (son amour de toujours) se poursuit. Le désormais directeur de Poudlard ayant tué son prédécesseur observe ses élèves rentrer en rangs militaires au château, accompagnés de Mangemorts à ses ordres. Le fondu enchaîne sur le titre accompagné de la répétition cette fois orchestrée du thème, triste au possible, avant qu'on ne retrouve Harry sur la plage devant la tombe de Dobby. Une intro magnifique annonçant déjà le destin défini du professeur Rogue, et faisant pour la première fois démarrer le film à Poudlard, délaissé dans le précédent film. Comme pour se rattraper en attendant la bataille finale.
Voici donc mon analyse et retour sur ces intros qui nous auront marqué, nous les fans, et fait quelque part aimer le cinéma par ces moments de découvertes aussi singulières que celles des films HP, nous ayant fait frissonner à chaque début de film. Je ne pourrais dire quelle est mon intro préférée. J'ai toujours beaucoup aimé celles des deux premiers, notamment pour la musique de John Williams. Films assez décriés, les opus 5 et 6 comportent quant à eux de bonnes intros j'ai trouvé, tandis que le 7.1 excelle en émotion. Et vous, quelle est ou quelles sont vos intros préférées de la saga ? :)