Albus Dumbledore : quel est son meilleur interprète ?

 

 
 

  A l'occasion de la sortie des Animaux Fantastiques : les Secrets de Dumbledore mercredi (l'ayant vu en avant-première, je vous prépare une critique et analyse du film pour le weekend prochain), j'ai envie de revenir aujourd'hui sur les trois différents interprètes du plus grand sorcier de tous les temps : j'ai nommé Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore ! Interprété premièrement par le grand Richard Harris dans HP1 et 2, avant son décès en 2002, il fut ensuite incarné par Michael Gambon dans HP3 jusqu'à HP7, soit le reste de la saga Harry Potter. Depuis 2018, Jude Law a repris le rôle pour Les Animaux Fantastiques, dans une version beaucoup plus jeune du personnage. Quelle est donc la meilleure version du personnage, bien qu'elles soient très différentes dans les deux sagas en raison de son âge, et qui a le mieux incarné le directeur de Poudlard imaginé par J.K.Rowling dans les films ? Je vous propose de vous donner mon avis.

 

 

 

dans Harry Potter à l'école des sorciers & la Chambre des Secrets (2001, 2002)

 

  Cela reste pour moi l'incarnation la plus mémorable de Dumbledore. Richard Harris était en même temps le plus grand acteur à l'avoir incarné. Mais très sobrement, il a surtout réussi à donner vie au personnage imaginé par Rowling, représentant idéalement l'image qu'on pouvait se faire du personnage en lisant les livres. Calme, posé, mais aussi majestueux, sage, inspirant un profond respect et une certaine admiration. Et pourtant, on ne le voit presque pas pratiquer la magie dans les deux premiers films. En même temps, sa Baguette de Sureau n'apparaîtra que dans HP4. Mais c'est par sa relative absence dans les deux premiers films et ses apparitions marquantes, donnant de précieux conseils à Harry, que ce soit lors de leur premier échange absolument magnifique devant le Miroir du Rised dans HP1, ou dans son bureau dans HP2, que le personnage trouve toute son importance, en plus d'aider Harry sans être là quand il en aura le plus besoin, en lui confiant la Pierre philosophale ou lui envoyant son phénix Fumseck dans la Chambre des Secrets. Tout en étant majestueux, notamment en se levant dans la Grande Salle pour faire ses discours de début et de fin d'année, la version incarnée par Richard Harris est également plein de tendresse (pour Harry) et conserve une certaine malice propre au personnage, notamment en mangeant des dragées surprises goût crotte de nez. Rien que pour ça, ce Dumbledore aura éternellement marqué mon enfance, et c'est avec une profonde tristesse que j'avais appris son décès à l'époque.

 

 

 

dans Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, la Coupe de Feu, l'Ordre du Phénix, le Prince de sang-mêlé & les Reliques de la Mort (2004-2011)

 

  Evidemment, il a quand même fallu remplacer le regretté Richard Harris pour la suite de la saga. Et bien que j'ai aimé la nouvelle version du personnage proposée dans HP3, elle faisait aussi partie en quelque sorte des profonds changements ayant modifié la saga à partir de ce film, pour le meilleur et pour le pire. Alfonso Cuaron a choisi de changer quelque peu l'apparence du personnage en profitant de l'occasion que lui donnait ce changement d'interprète. Du Dumbledore que certains qualifiaient de "Père Noël" dans les films de Columbus, on passait donc à un Dumbledore plus rachitique, plus foutraque aussi, aux cheveux frisés, à la barbe attachée et à la robe plus terne, passant du rouge écarlate au gris-pourpre. La différence de taille se faisait également sentir, notamment dès sa première apparition ayant introduit le fameux pupitre orné d'un hibou derrière lequel il ferait désormais tous ses discours lors des banquets. Le personnage conservait néanmoins une certaine malice et de bons mots inspirants lors de ses apparitions, rendant cette nouvelle version plutôt réussie bien que différente (et moins majestueuse que son prédécesseur). Mais c'est par la suite que ça s'est gâté à mes yeux. Dès HP4 où, je trouve, Gambon a été mal dirigé par Mike Newell, devenant complètement stressé voire hystérique face aux événements du Tournoi des Trois Sorciers, et perdant tout le calme qui caractérisait le personnage. Ce qui avait été plutôt réussi (bien que risqué) par Cuaron se cassait la figure dès le film suivant, et je ne reconnaissais plus du tout le Dumbledore que j'aimais dans les deux premiers films. Aussi le fait que (sans doute un caprice de l'acteur) le personnage ne portait plus ses lunettes en demi-lune une bonne partie du film... Bref, le personnage est ensuite devenu froid dans HP5 (du fait de sa distance volontaire avec Harry), avant de revenir plutôt en grâce dans le 6 pour son dernier baroud d'honneur. On lui a relissé les cheveux, et le personnage semblait retrouver le calme qui le caractérisait dans les premiers, tout en démontrant ses puissants pouvoirs, notamment à la fin du film. Enfin, on aura finalement presque retrouvé un Dumbledore type "Père Noël" (ou Dieu, c'est selon) dans la fameuse scène de "King's Cross" où Harry le retrouve entre la vie et la mort dans le dernier film de la saga. Pour conclure, j'ai trouvé cette version de Dumbledore très inégale. Surprenante au début, puis ratée au milieu, pour finalement se rattraper à la fin de la saga. Michael Gambon n'est bien sûr pas le seul responsable de ce résultat. La direction d'acteur et artistique autour de lui a aussi une part de responsabilité dans l'insuffisance de sa version. Et il a aussi souffert de la comparaison avec son prédécesseur, qui reste pour moi la version idéale de Dumbledore. Peut-être même un peu trop pour certains. Mais bien plus iconique, alors que pourtant, c'est la version Gambon, du fait de sa longévité, qui est retenue aujourd'hui par Warner pour évoquer le personnage.

 

 

 

dans Les Animaux Fantastiques : les Crimes de Grindelwald & les Secrets de Dumbledore (2018, 2022)

 

  On en vient enfin à la dernière version en date du personnage. Une version forcément différente puisqu'elle est antérieure de 60 ans au moins à celle que l'on connaissait dans HP. Mais peut-être un peu trop différente tout de même ? Parce que si Gambon différait d'Harris sur certains détails, il conservait un costume à peu près similaire, celui qu'on a en tête en évoquant l'image d'un vieux sorcier. Ici, Dumbledore est bien plus jeune, âgé d'une quarantaine d'années environ (contre plus de 100 dans HP). Jude Law l'incarne de manière très classe. Pour autant, plus grand chose à voir avec le mage à robe, longs cheveux et longue barbe. Dumbledore arbore ici un costume trois pièces propre à la mode moldue de cette époque (le tournant des années 30), ainsi que des cheveux et une barbe bien plus courts que dans les HP. On ne saurait pas que c'est lui si on ne nous l'avait pas dit. Jude Law fait parfaitement le taf et est plutôt convaincant dans son jeu, là n'est pas le problème. Mais si on peut concevoir que Dumbledore ait été plus classe en étant jeune avant d'arborer une longue robe de vieux mage (passant pourtant beaucoup moins inaperçu dans le monde moldu moderne), il va falloir lui faire changer de style dans les derniers films pour coller ne serait-ce qu'avec les flashbacks d'HP2 et 6 se déroulant dans les années 40. Donc Jude, aussi beau que tu sois, va falloir prochainement te laisser pousser cheveux et barbe et troquer tes costumes trois pièces pour une robe si tu veux vraiment qu'on te prenne pour Dumby la prochaine fois ! :D